Quel timbre déconcertant que celui émis en 1929 représentant le pont du Gard ! En effet, il possède à lui seul pas moins de 3 numéros au catalogue Yvert et Tellier : 262, 262A et 262B. De quoi égarer plus d'un philatéliste !
Tout commence début 1929 lorsque le Commissariat général au tourisme demande à l'administration postale d'émettre une série de timbres-poste représentant des sites et monuments français. Cette dernière y voit l'occasion de remplacer la série au type Merson qui, depuis bientôt trente ans, s'attire les critiques des philatélistes en raison de son manque d’esthétisme. C'est ainsi que, de 1929 à 1931, cinq nouveaux timbres voient le jour, représentant respectivement le pont du Gard, le port de La Rochelle, le Mont Saint-Michel, la cathédrale de Reims et l'Arc de Triomphe.
Pour ce qui est de mettre fin aux protestations des philatélistes, l'opération est un échec. Le timbre Pont du Gard suscite en effet un véritable tollé. Il faut dire que le timbre ne ressemble que de très loin au monument, l'artiste, Henry Cheffer ayant pris de nombreuses libertés avec la réalité (les dimensions et le nombre des arcades, notamment, sont inexacts). De plus, la couleur chaudron, jugée trop sombre, est vivement critiquée. Cependant, ce mauvais accueil n'empêche pas notre Pont du Gard de connaître une longue carrière : il n'est en effet retiré de la circulation qu'en 1938.
Ces numéros correspondent aux différentes techniques employées pour imprimer et denteler le timbre.