Le grand comparatif des catalogues de timbres gratuits en ligne

Découvrez les catalogues en ligne les plus utiles, leurs limites et nos astuces pour les utiliser efficacement.

Les catalogues de timbres ne sont pas toujours faciles à appréhender pour un débutant. Il n’est pas rare, notamment, que des héritiers, ne sachant quoi faire d’une collection de timbres, se plongent dans le catalogue de cotation trouvé avec les albums... ou en achètent un pour tenter d’y voir plus clair. Cette première exploration peut donner envie de se mettre à collectionner soi-même ou, plus souvent, offrir un bon aperçu de la valeur de la collection avant de vendre.

Mais attention : les catalogues sont plus complexes qu’ils n’en ont l’air. Les cotes, les numérotations, les multiples colonnes de prix peuvent vite dérouter. Et surtout, il n’existait jusqu’ici aucun comparatif clair et détaillé des catalogues gratuits en ligne – alors que c’est une ressource que recherchent beaucoup de débutants ne souhaitant pas investir immédiatement dans un catalogue. C’est ce manque que vient combler cet article, en vous offrant un panorama critique de ces outils gratuits, et en les classant en fonction de leur intérêt.

Le catalogue, clé d’entrée dans le marché philatélique

Depuis l’apparition du premier timbre-poste en 1840, plus de 700 000 timbres ont été émis dans le monde. Et tous, sans exception, ont été décrits dans les catalogues philatéliques. Ceux-ci ne répertorient pas uniquement les timbres les plus chers français ou étrangers. Même les émissions des plus petits pays, même les tirages confidentiels, ont droit à leur description dans un catalogue – une ligne, parfois une photo, souvent les deux.

Ces catalogues sont de véritables encyclopédies mondiales du timbre, donnant pour chaque émission une cote, c’est‑à‑dire une valeur théorique de référence. C’est ce qui rend le marché du timbre si accessible et démocratique : n’importe qui peut posséder des timbres, ouvrir un catalogue et se faire une idée de ce qu’ils valent. Peu de domaines de collection offrent une telle facilité.

Une page du catalogue Yvert & Tellier : chaque timbre y figure par ordre chronologique, avec un visuel, son numéro et deux cotes : neuf et oblitéré.Pour autant, les choses ne sont pas aussi simples qu’elles en ont l’air : une cote n’est pas un prix réel, et comprendre la véritable valeur d’un timbre nécessite de creuser bien plus loin.

Pourquoi les cotes des catalogues ne sont pas un véritable argus

Les cotes des catalogues philatéliques ont quelque chose de paradoxal. Elles donnent une valeur théorique à chaque timbre, mais ne constituent pas, à proprement parler, un argus fiable des prix réellement pratiqués.

Au XIXᵉ siècle, les premiers éditeurs de catalogues – souvent aussi marchands – avaient tout intérêt à gonfler les cotes. En affichant des prix “officiels” élevés, ils pouvaient ensuite accorder de généreuses remises, donnant aux collectionneurs l’impression de faire de bonnes affaires.

Aujourd’hui, la logique a changé, mais le problème persiste. Certaines cotes restent volontairement maintenues à des niveaux élevés, non pas parce que ces prix sont atteints dans les transactions, mais par crainte d’inquiéter les collectionneurs. Ajuster brutalement ces valeurs pourrait donner l’impression d’un effondrement du marché.

De ce fait, les écarts entre cotes et prix réels peuvent être considérables. Nous avons écrit plusieurs articles faisant état de cette situation, par exemple à propos des timbres Europa CEPT, qui ne se vendent plus pour certains qu’à moins de 5 % de la cote Yvert et Tellier. 

Série complète Europe CEPT 1956. Ces timbres, autrefois objet d’une forte spéculation, ont vu leur valeur s’effondrer. Cotés 672 € au catalogue Yvert, ils peinent aujourd’hui à se vendre autour de 30 €, soit moins de 5 % de leur cote.

Si l’on devait décerner un prix au catalogue le plus “optimiste”, ce serait sans doute le Sassone italien. En France, Yvert et Tellier est plus raisonnable : dans la plupart des cas, les négociants vendent les timbres entre 20 % et 40 % de la cote Yvert, parfois davantage, mais uniquement pour des pièces rares et exceptionnelles. 
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En résumé : les catalogues sont une boussole, pas une calculatrice. Ils permettent d’avoir une idée du degré de rareté d'un timbre, mais la vraie valeur se détermine sur le marché. En cas d'hésitation sur la valeur de votre collection, n'hésitez pas à nous contacter. Nous serons heureux de vous renseigner, gratuitement et sans engagement.

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Les catalogues payants de référence

Avant d’aborder les catalogues en ligne gratuits, rappelons qu’il est toujours préférable d’utiliser les catalogues payants de référence.

Pourquoi ? Parce que ce sont ceux auxquels se réfèrent collectionneurs et négociants. Ils fixent la numérotation standard utilisée dans les échanges. Employer un autre catalogue entraîne des numérotations différentes, rendant les comparaisons compliquées. Il en va de même pour les cotes.

Par ailleurs, chaque pays dispose d’un catalogue national beaucoup plus précis et développé que les autres. En France, c’est Yvert et Tellier ; en Allemagne, Michel , etc. Ces catalogues détaillent de manière approfondie les émissions locales et fixent des cotes généralement plus fines et pertinentes pour leur marché.

Le cas particulier du catalogue Spink

Pour la France, il faut également mentionner le catalogue Spink, issu de la fusion des prestigieux catalogues Maury, Cérès et Dallay. Il recense de façon exhaustive tous les timbres de France depuis 1849, avec  des rubriques spécialisées très développées. Il a longtemps été le complément incontournable d’Yvert et Tellier, très populaire chez les philatélistes avancés. Toutefois, Yvert a fortement enrichi son propre catalogue ces dernières années, et Spink n’a pas publié de nouvelle édition depuis 2022‑2023.

A noter : de nombreux catalogues éditent également un logiciel philatélique permettant aux collectionneurs de  gérer leurs collections, classer leurs timbres et conserver les détails liés à chaque acquisition ou vente. Celui d'Yvert et Tellier s'appelle Phila'Plus.

Notre comparatif des catalogues gratuits en ligne

Pour ceux qui souhaitent identifier rapidement des timbres sans investir dans un catalogue payant, il existe plusieurs plateformes gratuites. Elles ne remplacent évidemment pas les grands catalogues de référence, mais peuvent constituer un bon point de départ, notamment lorsqu'on cherche à faire une estimation de timbres par soi-même. Voici notre sélection, classée du plus recommandé au moins recommandé :

Stampworld – stampworld.com

C’est le catalogue gratuit le plus complet, avec plus de 700 000 timbres référencés dans le monde entier. Les timbres sont classés par pays et par années, et l’interface, bien que datée, reste simple d’utilisation. Stampworld propose des cotes relativement proches d’Yvert et Tellier pour la France, ce qui en fait un bon outil pour une première approche. En revanche, il manque les fins de catalogue et certaines cotes essentielles (notamment, celle des timbres neufs avec gomme sans charnière pour la France, entre en 1900 et 1950 ). Autre limite : la numérotation est propre au site, ce qui rend difficile la correspondance avec les catalogues de référence.

Le timbre "Sourire de Reims" sur Stampworld : Il y est coté 60 € en neuf (avec charnière) et 80 € oblitéré, contre respectivement 100 € et 100 € dans le catalogue Yvert et Tellier. En revanche, aucune cote n’est indiquée pour l’état neuf avec gomme sans charnière, qui atteint 160 € chez Yvert.

Phil-ouest – phil-ouest.com

Exclusivement dédié aux timbres de France, Philouest est sans doute le plus riche en informations contextuelles : historique du timbre, tirages, dates d’émission et de retrait, liens utiles… Ce travail de passionnés est une véritable mine pour les philatélistes. En revanche, il ne comporte aucune cote, ce qui le rend inadapté pour estimer la valeur. d'une collection.

Timbres-de-France – timbres-de-france.com

Ce site couvre les timbres de France, mais aussi certains timbres de Monaco, d'Andorre et des anciennes colonies. On y trouve des informations intéressantes (historique, dates, numérotation dans plusieurs catalogues) et une “valeur marchande” estimée par le créateur du site. C’est un bon point de départ pour juger de la rareté de vos timbres, mais les valeurs sont souvent optimistes : il faut parfois les diviser par deux pour obtenir une estimation réaliste. Le design et la navigation sont particulièrement datés, et il peut y avoir des erreurs ponctuelles.

La présentation du timbre "Sourire de Reims" sur le site Timbres-de-France. Valeur marchande proposée : 40 euros pour un timbre neuf avec gomme dans charnière, 25 euros pour un timbre neuf avec charnière et 25 euros pour un timbre oblitéré. Il s'agit de montants un peu surévalués, mais réalistes.

Colnect – colnect.com

Colnect est une plateforme collaborative enrichie par sa communauté. Offrant des fonctionnalités de tri par thèmes, années et pays, elle permet aussi de faire le lien entre différentes numérotations (Yvert, Michel, Stanley Gibbons…). En revanche, elle ne fournit aucune cote, et son ergonomie confuse peut dérouter. Le plus : ce site permet d’échanger entre collectionneurs, notamment via un forum (en anglais), où les passionnés partagent conseils et expériences et se livrent à des discussions passionnées.

Freestampcatalogue – freestampcatalogue.com

Ce site est très incomplet (notamment avant 1920) et ne fournit aucune cote. Il est surtout conçu pour présenter les timbres proposés ou ayant été proposés à la vente pour le négociant qui l'a créé. À éviter pour toute recherche sérieuse.

Tableau comparatif des catalogues gratuits

Comment lire et utiliser un catalogue

Utiliser un catalogue n’a rien de compliqué… à condition de connaître quelques règles de base. Voici l’essentiel à retenir.

• Classement chronologique : Les timbres sont classés par ordre d’émission, généralement par année, à l'exception des fins de catalogue. Il s'agit d'une section regroupant les timbres émis pour des usages particuliers ou à des occasions spécifiques. On y trouve par exemple les timbres de poste aérienne (pour les envois par avion), les blocs‑feuillets (grands formats souvent commémoratifs), les timbres préoblitérés (destinés aux envois en nombre des entreprises), les timbres‑taxe (servant à matérialiser la perception d’une taxe pour affranchissement insuffisant), ou encore les timbres de guerre (émis localement lors des deux conflits mondiaux). 

Un exemple de "fin de catalogue" : le bloc-feuillet émis en 1927 à l'occasion de l'Exposition philatélique internationale de Strasbourg.

• Numérotation : Chaque timbre reçoit un numéro unique. C’est la référence que les collectionneurs utilisent dans leurs échanges.
• Illustrations : La plupart des catalogues reproduisent les timbres en photo, ce qui facilite leur identification.
• Colonnes de cotes : Pour chaque timbre, plusieurs valeurs sont indiquées selon l’état. première colonne : neuf sans charnière (état parfait). Deuxième colonne : neuf avec trace de charnière. Troisième colonne : oblitéré (timbre ayant circulé).

Une trace de charnière est la marque laissée au dos d’un timbre par la petite languette qui servait à le fixer dans un album. Elle entraîne une forte décote par rapport à un timbre dont la gomme est restée intacte.

• Variétés : Les catalogues signalent fréquemment des déclinaisons pour chaque timbre, appelées "variétés". Il peut s'agir de variantes de couleur, d'erreurs d'impression, de tirages particuliers... dont l'intérêt est qu'ils font monter la cote.

Timbre n°3162b avec variété "piquage à cheval". Cote Yvert : 500 euros, contre 4 euros pour le timbre ordinaire à l'état neuf. 

Les 5 erreurs que font (presque) tous les débutants avec un catalogue de timbres

• Additionner les cotes. C’est l’erreur numéro un : additionner les cotes de chaque timbre d’un album et penser obtenir la valeur de la collection. C’est malheureusement faux. Pourquoi ? Parce que les petites cotes sont purement symboliques. Additionner 1 000 timbres cotés 1 € ne donnera jamais l'équivalent d'un timbre à 1 000 €. Cela restera un lot de timbres très communs, qui trouvera très difficilement acquéreur. Il ne s'agit donc pas d'un travail utile.
• Se tromper de colonne. Les catalogues donnent plusieurs cotes pour un même timbre : neuf sans charnière, neuf avec charnière, oblitéré. La valeur varie énormément d’une colonne à l’autre. Or, beaucoup de débutants n'y prêtent pas attention.
• Mal identifier un timbre. Sans doute le plus grand danger : les erreurs d’attribution. Certains timbres se ressemblent beaucoup, mais leurs valeurs n’ont rien à voir. Exemple classique : le n°62 et le n°74, presque identiques à l’œil non averti, mais avec un écart de cote important. 

Deux timbres, deux valeurs : à gauche, le n° 62 (340 € oblitéré), à droite, le n° 74 (30 €). La différence ? Observez la signature “J A SAGE INV” : sur le 62, le N de INV est sous le B de REPUBLIQUE, sur le 74 sous le U. Un détail qui change tout… et peut induire en erreur les non‑philatélistes.

• Ne pas tenir compte de l’état réel du timbre. Les cotes indiquées dans les catalogues sont pour des timbres en parfait état. Une dent manquante, un pli, un aminci, une déchirure… et la valeur chute parfois de 80 %. Beaucoup de débutants, et parfois de philatélistes, oublient ce facteur et estiment leurs timbres “au plein tarif”, alors que l'état des timbres les dévalorise fortement. 
• Ne pas se méfier des faux. Le marché philatélique regorge de faux, parfois très bien imités. On peut donc croire posséder un timbre rare… alors qu’il s’agit d’une simple copie. Sans œil expert, il est très difficile de distinguer certaines reproductions des originaux.

Vous envisagez de vendre une collection de timbres ? Parlons-en !

Faire appel à un expert, c’est bien plus qu’obtenir un simple chiffre : c’est bénéficier d’une analyse sérieuse, d’une connaissance précise de la valeur réelle de vos timbres et de conseils avisés pour décider en toute sérénité. Nos experts sauront évaluer chaque pièce, identifier les plus rares, et vous donner toutes les informations nécessaires avant toute décision de vente.

Depuis plus de 50 ans, la Maison Calves fait autorité en matière d’expertise philatélique en France. Membre de la Chambre syndicale française des Négociants et Experts en Philatélie, notre équipe propose des estimations gratuites sous 48 heures et accompagne aussi bien les collectionneurs passionnés que les héritiers dans la mise en vente de leurs timbres, afin d’en tirer le meilleur résultat.

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Ressource complémentaire : liste exhaustive des pays figurant dans les catalogues Yvert et Tellier

Il peut être déroutant de naviguer dans les catalogues Yvert & Tellier : si les pays semblent classés par ordre alphabétique, la réalité est  plus complexe. Ainsi, les anciens États allemands ou italiens n’apparaissent pas à la lettre correspondant à leur nom, mais sont regroupés sous Allemagne ou Italie. De même, certaines possessions ou territoires – comme les Açores ou Madère – se trouvent sous Portugal. Pour vous simplifier la vie, nous avons donc préparé une liste exhaustive de tous les pays, classés catalogue par catalogue, à conserver sous la main !