par Vincent Beghin avril 04, 2023
C’est LA grande question que se posent tous les amoureux des timbres de collection : est-il encore possible de transmettre la passion de la philatélie à des jeunes, à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux ? La réponse est : oui, bien entendu ! J’ai interrogé ceux de nos clients qui ont réussi à faire des collectionneurs de leurs enfants ou petit-enfants : voici ce qu’ils nous ont suggéré.
Pour un enfant, un timbre-poste est un petit bout de papier assez rébarbatif, et il ne lui viendra pas spontanément l’idée de s’y intéresser. Avant même de lui mettre des timbres entre les mains, il convient donc de lui raconter de belles histoires autour de la philatélie, qui le fassent rêver et qui aiguisent sa curiosité.
Vous n’avez pas un talent inné de conteur ? Rassurez-vous, l’Adphile a travaillé pour vous. L’Adphile est (à tort) relativement peu connue dans le monde de la philatélie. Il s’agit d’une branche du groupe La Poste dont la mission consiste exclusivement à concevoir des outils créatifs et pédagogiques pour s’amuser et apprendre avec les timbres-poste. Parmi les nombreuses ressources qu’elle propose, se trouvent trois très jolis livres à télécharger librement, écrits par Sylvie Thévenon et illustrés par Nestor Salas (un “pro” de la littérature jeunesse qui a illustré de nombreux livres destinés à sensibiliser les enfants au monde de l’art).
Du côté des librairies, il existe également de beaux livres destinés à éveiller l’intérêt des enfants aux timbres de collection. Attention : la plupart d’entre eux datent déjà d’il y a quelques années, et il y a donc peu de chances que vous les trouviez chez votre libraire de quartier. En revanche, ils sont disponibles sans aucun problème sur les sites de vente en ligne les plus connus.
Pourquoi un enfant s’intéresserait-il à la collection des timbres-poste s’il ne comprend pas ce à quoi servent avant-tout ces petits bouts de papier, à savoir à affranchir le courrier ? J’anticipe déjà ce que vous allez me répondre : “aujourd’hui, on ne s’envoie plus de courrier !”. C’est à la fois vrai et faux. Si l’habitude d’envoyer des cartes postales de vacances a pris un sacré coup dans l’aile ces dernières années, il continue d’exister des occasions à la fois ludiques et régulières de poster du courrier avec des enfants en utilisant de beaux timbres de collection. En voici trois exemples (et il ne tient qu’à vous d’en imaginer d’autres) :
Postcrossing est un projet très original, créé en 2005 par le portugais Paulo Magalhães, qui vous permet de recevoir des cartes postales expédiées depuis les quatre coins du monde. Voici comment cela fonctionne : une fois inscrit sur le site, vous obtenez aléatoirement l'adresse d’un autres participant, auquel vous envoyez une carte postale. En echange, vous recevez vous-même une carte postale, expédiée par un troisième participant, choisi également au hasard. Et vous pouvez recommencer l’opération autant de fois que vous souhaitez !
Le site Postcrossing rencontre aujourd’hui un succès phénoménal (avec plus de 800 000 membres répartis dans 200 pays) et est particulièrement ludique. En effet, on ne sait à l’avance quand les cartes vont arriver, de quel pays elles sont originaires et avec quels timbres de collection elles seront affranchies. Seul (petit) problème : le site est en anglais. Si vous ne maîtrisez pas la langue de Shakespeare, un traducteur automatique vous sera utile, le temps de vous familiariser avec son fonctionnement.
L’art postal, c’est tout simplement faire des lettres et des cartes postales des supports d’expression artistique. Tout est permis en termes de techniques (dessin, collage, peinture photographie, calligraphie…) et de matériaux (tissu, carton, papier kraft, plumes, fleurs…) à une seule condition : que la lettre, quelle que soit sa forme, soit réellement acheminée par les services postaux. Elle doit donc toujours comporter l’adresse du destinataire et, bien entendu, un ou plusieurs timbres de collection qui deviennent bien souvent un élément à part entière de la création artistique.
Ne croyez pas que le mail art est un simple simple passe-temps : de grands artistes se sont appropriés cette pratique, notamment ceux des mouvements dadas et surréalistes, tels que Marcel Duchamp, André Breton ou Jean Cocteau. Des écrivains comme Victor Hugo, Marcel Proust ou Jacques Prévert l'ont également pratiqué.
Aujourd’hui, le mail art continue d’être très pratiqué, avec l’organisation de nombreux concours, dont la plupart sont ouverts aux enfants. Au-delà du plaisir de dessiner, ceux-ci leur donnent l’excitation de participer à une compétition et (peut-être) la joie de remporter un prix... tout cela en manipulant des timbres de collection. Vous pourrez trouver quelques concours en suivant ce lien (attention, liste non exhaustive).
Voici un service tout à fait original de la poste française : tous les ans, à la mi-novembre, elle ouvre le secrétariat du Père Noël. Les enfants de tous les pays peuvent lui envoyer une lettre (notamment, comme c’est la tradition, pour savoir quels jouets ils souhaitent)... et (ô surprise) ils recevront une réponse par courrier quelques jours plus tard.
Pour l’adresse, un simple « Père Noël » suffit pour que la lettre arrive à bon port, mais des variantes existent comme « Père Noël, Pôle Nord », « Petit Papa Noël, chemin des nuages », ou encore « Papa Noël, Laponie ». Il s’agit d’une très belle occasion à donner à un enfant d’écrire sa première lettre et d’en recevoir une.
Cette initiative de la poste est très populaire : chaque année, c’est plus d’un million de lettres au Père Noël qu’elle reçoit.
Il est peu probable que la perspective de rester des heures assis sur une chaise pour classer des timbres enthousiasme de jeunes enfants. Il est beaucoup mieux, pour leur donner le goût de la philatélie, de leur proposer d’aller explorer un marché aux puces, une bourse aux collections ou une bourse aux timbres. Je vous en parle d’expérience, puisque c’est ainsi que mon grand-père m’a intéressé à la philatélie lorsque j’étais petit. Chaque dimanche, il m’emmenait dans des bourses aux timbres, me donnait quelques euros (enfin, à l’époque, il s’agissait de francs) et me confiait pour mission de trouver, dans les albums des exposants, des “variétés” (c’est-à-dire des timbres comportant des erreurs d’impression), au milieu des timbres ordinaires et sans grande valeur. Ces sorties prenaient ainsi pour moi la dimension d’une chasse au trésor.
Pour connaître la liste des événements organisés dans votre région, tournez-vous vers la presse spécialisée : Collectionneur Chineur pour les brocantes et, bien-sûr, TImbres Magazine et l’Echo de la Timbrologie pour les bourses aux timbres de collection.
Vous avez d'autres idées pour intéresser les enfants aux timbres de collection ? Partagez-les en commentaires de ce blog !
Les commentaires sont approuvés avant leur publication.